mercredi 18 avril 2007

Game in Paris - 14 et 15 avril

Le week end dernier, c'était la 3ème édition de Game in Paris. Un évènement se déroulant à La Villette et qui veut faire un lien entre une partie Manga-Animes très développée avec une grande salle SF-Jeux (entendez par là quelques jeux vidéos, beaucoup de jeux de cartes et une bonne partie jeux de role-GN).


Qui va à cet évènement ?

Pas mal de monde. Le salon a, je crois, une bonne image. Les activités culturelles sont variées, autant que les stands pro et amateurs et l'ambiance générale est bonne.

En terme de public, on croise beaucoup (trop) de jeunes mangasseux vraiment jeunes entre 14 et 17 ans, parisiens pour la plupart. Un public déjà conquis donc, pas vraiment un défi, et qui s'interessent assez peu aux fanzines et aux artistes amateurs.



Quelques points interessants vus lors de cette convention

La conférence "du fanzinat au monde professionnel" qui a interessé assez peu de monde (les fanzineux pouvant difficilement s'absenter de leur stand) mais qui partait d'une idée interessante : un fanzineux peut-il devenir pro avec comme intervenants la talentueuse Méo, qui travaille comme charadesign dans pour la société Kawaiko, Philippe Cardona et Florence Torta, les très appréciés auteurs de "Sentai School" et "Serge le Hamster de l'enfer" (éditions Kami). Chacun a raconté son parcours, de ses débuts comme dessinateur, sa participation dans des fanzines et son passage dans le monde professionnel. C'est toujours bon à savoir mais celà n'a pas donné de discussion très polémique.
La partie plus interessante à mon avis a été la dernière avec les questions du public, notamment sur l'accueil des auteurs influencés "manga" dans le monde des auteurs et des festivals franco-belges. C'est un sujet assez délicat dans la mesure où généralement les deux univers ne se mélangent pas. Les fans de franco-belges sont mieux intégrés dans notre société et sont généralement plus jeunes. Les fans de manga quant à eux viennent tout juste de se débarasser de leur image de sous-culture fan de sexe et de violence (et encore, il en reste des traces).
Plusieurs remarques m'ont quand même particulièrement marquées. Notamment le fait que "mangaka français" ou pas, un auteur publié en France n'en reste pas moins dépendant du système d'édition franco-belge et qu'il ne faut donc pas s'attendre à vivre une vie de mangaka japonais. Et que de toutes façons les éditeurs japonais ne sont pas pour l'instant motivés par l'idée de venir recruter en France. Quelqu'un a même fait la remarque que si ça devait arriver un jour, un éditeur japonais se dirigerait d'abord vers les instances franco-belges et des festivals comme Angoulème, plutôt que vers des évènements manga.
J'aime beaucoup cette idée avec laquelle je suis complètement d'accord. Un éditeur japonais ne s'interessera jamais à un auteur français faisant de la basse repompe de manga. Il faut un style propre, il faut une "french touch" et l'éditeur ira fatalement la chercher chez les franco-belges.
Je pense d'autant plus que nous avons tous un travail à faire : celui d'expliquer le manga à ceux qui le jugeraient mal, et de réussir à s'intégrer avec le franco belge. Il y a de part et d'autre de la production de bonne qualité et je trouve incroyable qu'on arrive pas plus à faire une passerelle entre les deux.
Un autre point qui m'a fait réagir lors de ce festival : la diffusion d'un questionnaire sur le thème du manga destiné à une étude sociologique par des étudiants de l'université de Paris I. Sur le principe, aucun soucis. Au contraire, étudier le lectorat manga je trouve ça plutôt interessant. Comment vous avez connu le manga ? A quelle fréquence vous en lisez ? Quel budjet vous y consacrez ? Quelles sont vos autres lectures ? etc.
Le soucis c'est que ce n'était pas du tout les questions posées. Après un début correct, le questionnaire s'interessait plus particulièrement à notre niveau d'étude (qui n'a pas le droit de dépasser le bac+3), à nos habitudes sexuelles (fétichiste ou non ? sado-maso ?), à nos traumatismes d'enfance (parents alcooliques? manque d'affection ? sévices sexuels ?)...
Je trouve ça plutot choquant de vouloir lier ces questions d'ordre complètement personnel à une activité de loisir et de vouloir à tout prix établir une relation entre l'un et l'autre (comment, 75% des lecteurs de manga auraient soufferts de manque de considération pendant leur enfance ?).
Je ne sais pas si cette étude sera concluante et si on pourra en trouver des résultats sur le net mais pour ma part, je garderais une grande réserve vis à vis de ces résultats vu les questions manifestement tournées pour influencer les résultats...

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