vendredi 10 août 2007

Le Japon, l'île des enfants perdus

"Le Japon, l'île des enfants perdus", c'est le titre d'un article du Monde paru aujourd'hui. Ca n'a pas de rapport avec le manga mais l'article fait un constat interessant (et inquietant) sur les modes de vie des japonais, leur trop grande compétitivité, et la nouvelle pauvreté de ces jeunes qui ne parviennent pas à être au top et qui sont condamnés à habiter dans des cafés web/manga/dvd.

Vous connaissez le Manga Café à Paris, et le tout nouveau Manga Square ? Une bibliothèque géante remplie de manga, des fauteuils confortables (voire même des matelas!!!), du wifi et des jeux vidéos. Perso j'adore. Mais vous vous verriez habiter là bas ?

vendredi 20 juillet 2007

Japan Expo et le film "La traversée du temps"

Le mois de juillet s'achève et avec lui plusieurs évènements "manga" de grande importance.

Japan Expo
Japan Expo. L'ultime évènement de grande envergure en France, l'un des plus (le plus ?) grands évènement européen dédié aux manga et à l'animation japonaise.
Je m'y suis rendue bien sur, comme 50 000 autres personnes, mais comme exposante sur le stand de l'association Meluzine. Japan Expo c'est souvent une obligation quand on est exposant (et qu'on a les moyens de se payer le stand).
Bien que j'ai horreur de ces immenses supermarchés bruyants, remplis de jeunes otakus (fanatiques des manga) blasés qui ne pensent qu'à Naruto et négligent complètement le milieu amateur et artistique, je dois dire que j'ai été moins décue que les années précédentes.
Du point de vue de l'exposant il y a toujours des choses à dire bien sur, personne n'est parfait. Mais globalement le vendredi, la foule était supportable, les exposants variés, et toujours cette grande partie dédiée à la culture japonaise qui apporte vraiment un plus à ce genre d'évènement.

Plutot un bon évènement donc, même si je sens se profiler les défauts qu'on reprochait à Cartoonist à savoir : trop grand, trop cher (pour les exposants et pour les visiteurs), une gestion des exposants plus lourde et désagréable... et surtout un temps d'attente conséquent quoi qu'on face. C'est la rançon du succès.
Pour ma part, je préfère les petits évènements locaux fais par des passionnés, avec des familles et un public ouvert (et pourquoi pas une mixité des genres, histoire de ne pas s'enfermer dans un coté "manga" trop affirmé).

Film : La Traversée du Temps
Il est sorti le 4 juillet, l'animé "La Traversée du Temps" plebiscité par le jury du Festival d'Animation d'Annecy.
Allociné en racontera la trame à ma place :

Makoto est une jeune lycéenne comme les autres, un peu garçon manqué, pas trop intéressée par l'école et absolument pas concernée par le temps qui passe ! Jusqu'au jour où elle reçoit un don particulier : celui de pouvoir traverser le temps. Améliorer ses notes, aider des idylles naissantes, manger à répétition ses plats préférés, tout devient alors possible pour Makoto. Mais influer sur le cours des choses est un don parfois bien dangereux, surtout lorsqu'il faut apprendre à vivre sans !

Il était bien sympathique ce petit film, rigolo et gentil, qui fait passer un bon moment.
Le dessin est assez simple et joli - en particulier les décors. Ca ne casse pas des briques mais ça s'accorde bien avec le ton de l'histoire. Niveau scénario il n'y a rien à redire, c'est bien fichu et on ne s'ennuie pas. C'est d'ailleurs l'adaptation d'un roman japonais de Yasutaka TsuTsui qu'il serait interessant de lire (mais seulement après mon Harry Potter 7!!)
Ce n'est sans doute pas un chef d'oeuvre à graver dans les annales du cinéma, avec un message en béton qui vous prend aux tripes comme un Princesse Mononoké ou un Nausicaa. Mais Miyazaki c'est Miyazaki, indétronable et c'est comme ça. Ca n'enlève en rien à la qualité du présent film.

Cliquez pour voir la bande annonce (Google Vidéo)

lundi 28 mai 2007

Mangas, la mondialisation heureuse

Dans les archives du journal Le Monde, on peut consulter un article du 22 mai dernier intitulé Mangas, la mondialisation heureuse.
Ce petit article fait un point rapide sur la production de manga en France et souligne l'arrivée du manhwa, la bd coréenne.

Tout est dit et bien dit. De l'envolée de la production manga par rapport à la franco-belge et la fin des vieilles idées reçues. L'auteur cite même Quartier Lointain (qu'il faut absolument que j'achète dans sa version intégrale d'ailleurs...). Le denier paragraphe évoque même le courant des auteurs français inspirés de la culture japonaise. ENFIN le mot manga est utilisé pour ce qu'il est : un mot qui désigne de la bd.

Merci Le Monde !

samedi 19 mai 2007

Kokia de retour en 2008!!

Le 23 avril dernier, le site de Paris Visual prod a annoncé que 3 nouveaux concerts de la chanteuse japonaise Kokia auraient lieu en 2008.


Peut-on vraiment parler de "tournée européenne" dans la mesure où elle se produira une fois à Bruxelles et deux fois à Paris ?
Qu'importe en fait, j'espérais secrètement que la divine Kokia revienne chaque année et pour l'instant mon voeu est exaucé.

3 concerts de prévus donc :

- le 22 mars dans une grande salle parisienne
- le 23 mars lors d'un concert plus intimiste, toujours à Paris
- le 25 mars à Bruxelles
Les places varient entre 27 et 50€ selon le concert et l'emplacement. Un tarif plutot honnête.

Autant dire tout de suite si ce n'était pas assez manifeste QUE JE COMPTE BIEN Y ALLER.

Bon, l'info que je cherchais en fait, c'est la date de sortie en France du dvd de son dernier concert live à Paris, début janvier. Il a été édité et disponible au Japon depuis le 5 mai. J'espère qu'on finira par le trouver en France mais rien n'a l'air moins sûr pour l'instant... Zut!

Alors en attendant, une petite vidéo pour se rappeler :
http://www.youtube.com/watch?v=Wkkszs9szQU

Pour en savoir plus :
- http://www.kokia.com/blog/
- http://www.parisvisualprod.com/kokia

Soulignons que ce n'est pas la première fois que Paris Visual Prod organise des concerts d'artistes japonais. Ils ont notamment accueilli deux fois les visualeux Omnyouza (dont j'ai eu l'occasion de voir le premier concert d'ailleurs), Animetal et Akino Arai. Même si on peut regretter que ce genre de concerts aient toujours lieu à Paris ou à Bruxelles, je les trouve néanmoins très dynamiques et sérieux, leurs artistes étant de fort bonne qualité et l'organisation très professionnelle. Enfin je n'y connais rien mais c'est l'impression que ça donne.

lundi 14 mai 2007

Lectures d'ado

Je me suis rendue dernièrement en vacances dans ma famille et j'ai eu l'occasion de parcourir un peu la maigre bibliothèque de mon frère et de ma sœur.
Maigre pour la bonne raison que quand on habite pas en ville, qu'on a pas trop de sous et qu'on est ados, il faut se contenter de quelques mangas achetés ou empruntés aux copains ou à la bibliothèque.

Si votre dernière entrée dans une bibliothèque de remonte pas trop loin, vous devez vous rappeler que c'est souvent triste à pleurer niveau manga (quoi que ça s'améliore… je songe d'ailleurs à faire une excursion dans nos bibliothèque parisiennes afin d'étudier un peu la chose).

Que lisent-ils donc ?
Sans le sou mieux vaut ne pas acheter n'importe quoi… Pour ma part, je ne voulais pas de problèmes avec mes parents pasque "les gamins ont encore piqué des manga au hasard sur mon étagère". J'ai donc décidé que c'est moi qui choisirais et qui leur mettrais dans les mains. Au grand désespoir de ma mère j'imagine.

Boudiche
14 ans chez une fille, c'est l'heure des lectures de filles et je dois dire que ma sœur lit généralement du bon. Du Gals donc. C'est gentillet, drôle, fleurit et péchu. Un bon manga qui peut être mis dans toutes les mains féminines et qu'on est pas obligé de cacher au cas où sa mère tombe dessus. Remarquez, j'ai pas lu toute la série, juste le début, mais c'est l'impression que ça donne.
Sailor Moon. Ca existe encore ça ? Bien sur. C'est la lecture de base pour toute jeune fille. Elle voulait se mettre aux manga, on savait pas quoi lui faire lire alors on a ressortit les bons vieux manga de derrière les fagots. Ca n'a pas du tout vieillit, ça reste du bon shojo bien drôle. Là aussi, à mettre dans les jeunes mains en toute confiance. Et d'ailleurs en live elle adore aussi. Toujours dans le shojo, quelques Yuu Watase ca ne fait pas de mal non plus. Scénarios parfaitement redondants mais toujours aussi agréables.
Ma sœur, c'est une créative. Une bonne dessinatrice en apprentissage, une future cosplayeuse et customisatrice de vêtements, qui aime aussi dans le manga son coté culturel et un peu plus pop. Fan comme moi de la chanteuse Kokia, des sacs Fruit Basket et des goodies mignons. Elle était fin prête pour accoster aux rivages des fanfics et des fanzines. Toute cette émulation née des manga qui font qu'on est plus des lecteurs passifs mais les acteurs d'une communauté et des créateurs. Un jour, j'espère qu'elle se lancera. En attendant, elle se délecte des fanzines que je lui rapporte et des rares mais bonnes bd qu'on trouve sur le net comme celles de Laura en Eryn et sa fantastique parodie shojo du Seigneur des Anneaux (entre autres).

Ptit chéri
Il va avoir 17 ans, il aime le noir, les jeux videos où on tue les gens, le metal très fort mais c'est une crème mon ptit frérot chéri. Il lui fallait lui aussi ses ptits manga. Hikaru no Go, j'adore mais il a dû trouver ca trop gentillet. Il ne jure que par les vampires d'Hellsing. Ce manga ne m'a jamais branché mais le peu que j'en sais n'a pas l'air bien méchant. Pour moi c'est surtout de l'hémoglobine, des vieilles vannes, des flingues des méchants-gentils et des gentils-méchants. De temps en temps, il se bouquine quelques Full Metal Alichimist empruntés à la bibliothèque. Plus jeune, il aimait bien Trigun et Cowboy Bebop, le deuxième étant meilleur que le premier avec une vraie ambiance, un vrai scénar et une vraie musique. Mon projet maintenant pour ce grand garçon, c'est de lui faire lire Death Note (et à moi aussi par la même occasion), un manga dont j'entends que du bien un peu ténébreux et torturé sur les bords mais avec un très bon scénario. Définitivement à ne pas faire lire à ma mère mais à laisser négligemment à coté de mon père. Je pense aussi à lui refiler mes vieux Gunnm (juste la première série, le reste je trouve ça long et mauvais) histoire d'avoir des bases solides.

Dans ce post bien sur, il n'y a rien à démontrer. Mais si vous étiez une espèce de mentor, de sempai qui doit conseiller des lectures saines à de jeunes lecteurs (les miens grandissent trop vites), qu'est ce que vous conseilleriez ? L'avis des parents doit-il influer sur ce que vous faites lire aux autres?

mercredi 18 avril 2007

Game in Paris - 14 et 15 avril

Le week end dernier, c'était la 3ème édition de Game in Paris. Un évènement se déroulant à La Villette et qui veut faire un lien entre une partie Manga-Animes très développée avec une grande salle SF-Jeux (entendez par là quelques jeux vidéos, beaucoup de jeux de cartes et une bonne partie jeux de role-GN).


Qui va à cet évènement ?

Pas mal de monde. Le salon a, je crois, une bonne image. Les activités culturelles sont variées, autant que les stands pro et amateurs et l'ambiance générale est bonne.

En terme de public, on croise beaucoup (trop) de jeunes mangasseux vraiment jeunes entre 14 et 17 ans, parisiens pour la plupart. Un public déjà conquis donc, pas vraiment un défi, et qui s'interessent assez peu aux fanzines et aux artistes amateurs.



Quelques points interessants vus lors de cette convention

La conférence "du fanzinat au monde professionnel" qui a interessé assez peu de monde (les fanzineux pouvant difficilement s'absenter de leur stand) mais qui partait d'une idée interessante : un fanzineux peut-il devenir pro avec comme intervenants la talentueuse Méo, qui travaille comme charadesign dans pour la société Kawaiko, Philippe Cardona et Florence Torta, les très appréciés auteurs de "Sentai School" et "Serge le Hamster de l'enfer" (éditions Kami). Chacun a raconté son parcours, de ses débuts comme dessinateur, sa participation dans des fanzines et son passage dans le monde professionnel. C'est toujours bon à savoir mais celà n'a pas donné de discussion très polémique.
La partie plus interessante à mon avis a été la dernière avec les questions du public, notamment sur l'accueil des auteurs influencés "manga" dans le monde des auteurs et des festivals franco-belges. C'est un sujet assez délicat dans la mesure où généralement les deux univers ne se mélangent pas. Les fans de franco-belges sont mieux intégrés dans notre société et sont généralement plus jeunes. Les fans de manga quant à eux viennent tout juste de se débarasser de leur image de sous-culture fan de sexe et de violence (et encore, il en reste des traces).
Plusieurs remarques m'ont quand même particulièrement marquées. Notamment le fait que "mangaka français" ou pas, un auteur publié en France n'en reste pas moins dépendant du système d'édition franco-belge et qu'il ne faut donc pas s'attendre à vivre une vie de mangaka japonais. Et que de toutes façons les éditeurs japonais ne sont pas pour l'instant motivés par l'idée de venir recruter en France. Quelqu'un a même fait la remarque que si ça devait arriver un jour, un éditeur japonais se dirigerait d'abord vers les instances franco-belges et des festivals comme Angoulème, plutôt que vers des évènements manga.
J'aime beaucoup cette idée avec laquelle je suis complètement d'accord. Un éditeur japonais ne s'interessera jamais à un auteur français faisant de la basse repompe de manga. Il faut un style propre, il faut une "french touch" et l'éditeur ira fatalement la chercher chez les franco-belges.
Je pense d'autant plus que nous avons tous un travail à faire : celui d'expliquer le manga à ceux qui le jugeraient mal, et de réussir à s'intégrer avec le franco belge. Il y a de part et d'autre de la production de bonne qualité et je trouve incroyable qu'on arrive pas plus à faire une passerelle entre les deux.
Un autre point qui m'a fait réagir lors de ce festival : la diffusion d'un questionnaire sur le thème du manga destiné à une étude sociologique par des étudiants de l'université de Paris I. Sur le principe, aucun soucis. Au contraire, étudier le lectorat manga je trouve ça plutôt interessant. Comment vous avez connu le manga ? A quelle fréquence vous en lisez ? Quel budjet vous y consacrez ? Quelles sont vos autres lectures ? etc.
Le soucis c'est que ce n'était pas du tout les questions posées. Après un début correct, le questionnaire s'interessait plus particulièrement à notre niveau d'étude (qui n'a pas le droit de dépasser le bac+3), à nos habitudes sexuelles (fétichiste ou non ? sado-maso ?), à nos traumatismes d'enfance (parents alcooliques? manque d'affection ? sévices sexuels ?)...
Je trouve ça plutot choquant de vouloir lier ces questions d'ordre complètement personnel à une activité de loisir et de vouloir à tout prix établir une relation entre l'un et l'autre (comment, 75% des lecteurs de manga auraient soufferts de manque de considération pendant leur enfance ?).
Je ne sais pas si cette étude sera concluante et si on pourra en trouver des résultats sur le net mais pour ma part, je garderais une grande réserve vis à vis de ces résultats vu les questions manifestement tournées pour influencer les résultats...

mercredi 14 février 2007

Pink Diary ou le manga à la française

J'ai toujours été assez sceptique sur le fait de faire paraître en France du "manga francais". D'une part parce que j'estime -comme bon nombre de dessinateurs qui ont réfléchis à la question - qu'un mangaka c'est un dessinateur de bd et rien de plus. D'autre part, je trouve qu'on a un bon système d'édition qui fait de la bd de bonne qualité (bien qu'un peu chère et un nombre de page trop restreint pour chaque album) et je vois mal l'intéret de copier bêtement un format et une impression cheap sur du mauvais papier sous prétexte que "ca fait manga".

Quoi qu'il en soit, j'ai acheté les premiers tomes du manga Pink Diary, baptisé pompeusement "le premier manga français" par son éditeur : Delcourt.

Premières impressions : le dessin est classique, typé manga, pas spectaculaire mais pas moche du tout. Pour avoir vu Jenny à l'oeuvre, je sais qu'elle peut faire des dessins absolument magnifiques, mais bon entre une illustration et une bd de 150 pages, la dose de travail n'est pas la même.
Au niveau du scenar - à première vue toujours - une histoire lycéenne shojo (fleur bleue) au Japon. Là je me dis "ca commence à clocher, peut-elle faire tenir debout une histoire dans un système scolaire competement différent du notre". D'une manière générale c'est un peu ma crainte avec le manga français : arrivera t on à avoir une vraie originalité ou les auteurs vont ils piocher de mauvais clichés dans une société qui n'est pas la leur ?

Après lecture, j'ai un peu dépassé mes a prioris. Jenny s'en sort bien avec son histoire de lycéenne japonaise et l'ensemble est très drole et tout à fait au niveau de ce qu'on peut lire dans les parutions japonaises. C'est gentil, frais, drole et divertissant. Il y a un scénario, il y a un bon dessin. J'acheterais la suite.

Malgré tout j'ai un petit parfum de regret, j'aurais bien aimé y voir une "french touch". C'est déjà un peu plus le cas avec des auteurs français clairement inspirés manga comme la Rose Ecarlate de Patricia Lyfoung (http://www.roseecarlate.com ) ou Pixie d'Aurore. Tous ces albums sont d'ailleurs édités chez Delcourt qui -j'ai l'impression- aime donner sa chance aux jeunes dessinateurs (de qualité) issus du fanzinat manga.

Pour en savoir plus sur Pink Diary : http://www.pinkdiary.chibimag.com/